2 mai 2024

La politique n'est pas faite pour tout le monde

Politica, Politica, Mani pulite. En RDC l'euphorie des élections a été sans aucun doute propulsée par l'appât de 33 000 USD de salaire mensuels par le gouvernement. L'engouement a été très fort. Servir le pays était le dernier des soucis des candidats soupirants au pactole magique. Nulle part au monde un député ne dispose d'un salaire aussi élevé. Pays pauvre aux leaders millionnaires et milliardaires! Je ne partage pas la rhétorique officielle pour justifier ces sommes dans un pays où la misère et la précarité sont alarmantes. Tout citoyen a le droit de dire son désaccord sans offusquer ni insulter les autorités. Que les créneaux qui régissent la redistribution des richesses et des biens dans notre pays s'y penchent dans la transparence et la justice. Je ne vois pas ce qu'un député fait de plus qu'un enseignant d'école ou un médécin d'hôpital pour mériter un tel salaire. L'enseignant inculque le savoir à l'élève, le médecin se bat nuit et jour pour sauver des vies, pendant que le député s'assoit à l'assemblée ammassant des dividences financières et somnolant, sans améliorer les conditions de vie de ses compatriotes. La pauperisation des premiers rime mal avec l'enrichissement faramineux du dernier. Aucun sens de justice ne fonctionne dans ce schéma miné par l'égoïsme des plus forts. Ainsi tout le monde se rue vers la politique, même ceux qui n'ont aucun don pour ce domaine. 

Le politicien empoche les déniers publics, reçoit les fonds pour des projets d'hopitaux, d'électrification ou d'installation des forages sans préoccuper de leur réalisation. Il s'en sert comme son argent personnel, et acquiert une résidence huppée à l'étranger. On ne sait pas trop comment ces sommes colossales atterrissent dans leurs comptes ou poches. Après ce forfait, il dort tranquille, serein et satisfait d'avoir servi la nation. Pour arriver à ce stage d'insouciance ou d'indifférence, il convient de laver sa conscience de toute tare de malédiction. On corrompt tout le monde en toute impunité, tellement on est protégé par les structures régissant l'état. Impunité garantie. Surtout retour aux affaires par la grande porte après emprisonnement. Au bout de ce parcours d'impostures et de détournements, le partiarche mué en immaculée autorité morale reprend les manettes du pouvoir sans être inquiété ni bousculé . Politica Politica Mani pulite

La politique n'est pas faite pour tout le monde. Tout le monde ne peut pas devenir politicien. On peut bien servir son pays sans devenir politicien. Werrason, Koffi, Bodi Batu Kalengi ou Mukwege ont respectivement réussi en musique, en affaires et en médecine. Les performances sont saluées à travers la république. Avaient-ils vraiment besoin de faire la politique pour mieux servir leur pays? Chacun a son talent. Chacun peut loyalement servir son pays en tant qu'artiste, maçon, agriculteur, avocat, sentinelle, enseignant, charpentier, juge, prêtre, lavandier, ou/et que sais-je encore. Laissez la politique aux pêcheurs en eaux troubles. Malheureusement la politique semble être le meilleur piedestal pour se faire distinguer, assurer son instinct de domination. En politique, le ridicule ne tue pas... seuls les initiés persistent, persévèrent, et y réussissent. A mes yeux, la politique est un délit d'initiés. Côté cour côté jardin, c'est caméléon, dirait mon ami ivoirien. C'est un métier peu recommandable si vous tenez à votre intégrité morale et intellectuelle. Elle est fascinante la politique, mais tout le monde sait que ces gens n'ont pas le sommeil facile, tellement ils sont impliqués dans de sombres et ombrageuses affaires. Peu s'en sortent en politique sans tomber dans la criminalité. Oui bien dit: criminalité. Silence, on tue. Demeure silencieux ou quitte la politique mais l'omerta te poursuivra comme l'épée de Damoclès. 

 

Le ridicule ne tue pas

Je ne sais vraiment pas quel type de conscience anime les politiciens, nos politiciens. Les dernières élections ont montré beaucoup d'irrégularités et de lacunes qui les remettraient en cause sous d'autres cieux. Chez nous, l'institution organisatrice se vante d'avoir tenu les meilleures élections de l'histoire de ce pays. Des personnes élues ont été radiées, les corrupteurs ont pris leurs place. Des invalidées ont repris leurs sièges. Des injonctions politiciennes ont favorisé certaines tendances au détriment des autres. Des partis ont renoncé à se présenter à cause d'un manque de consensus sur le déroulement des éléctions. Le parti au pouvoir a foncé contre vents et marées: les résultats obtenus leur donnent la majorité dont ils avaient besoin pour un autre mandat, et éventuellement modifier la constitution à leur gré. Les élections des gouverneurs et sénateurs ont confirmé les lacunes et les corruptions constatées aux premières échéances. Tripatouillages, arnaques, règlements de comptes. Même Koffi Olomide s'est retiré de la course sénatoriale. Tout le monde sait que ces postes ont été achetés ou commandités, tout le monde voit, se plaint, mais les décideurs font la sourde oreille. La machine à influence et à corruption tourne sans s'arrêter. Un nombre de nos gouvernants sont des personnes à problèmes, dont l'idonéïté patriotique laisse à désirer. Pour paraphraser Mobutu: Bato baboma bato na Bakwanga, oyo babundisa mboka, oyo bayiba mbongo, batondi kuna na CNS." C'est comme si l'histoire se répétait. Il y a lieu de trouver des pister de réflexion sur le parcours personnel de l'homme politique congolais. "Le ridicule ne tue pas", sera assurément votre conclusion. Politica, politica, mani pulite.

 


1 mai 2024

1er Mai: Journée internationale du Travail

Le travail fait l'homme. C'est la vie, le travail. Voici ce que j'ai répondu à Marie-Michelle ce matin: "Merci et bonne fête du travail à toi aussi ma sœur. Le travail, c'est la vie. Il est noble, valorisant et satisfaisant pour toute personne honnête et honorable." Elle a répondu: "Bien dit mon frère".

Cette fête récupérée par les politiques concerne tout l'homme, tout homme. Le travail, manuel ou intellectuel, fait la valeur de l'homme. Exercé avec honnêteté et zèle, il procure des bienfaits inouis. L'homme vaut par l'activité qu'il exerce pour vivre. Il faut aimer son travail et en être fier. Un travail fait avec zèle et passion récompense énormément celui qui l'exerce. C'est pourquoi le choix du travail que l'on fait est capital. Hier, au Congo on a célébré les enseignants qui forment les enfants à la vie avec une patience incroyable et des sacrifices non reconnus. Quel noble métier! Quelle satisfaction de mener un enfant du non-savoir au savoir; de lui apprendre à lire et écrire et de le guider dans son évolution psychologique et éducative. Dans certains pays, c'est l'un des métiers relativement les mieux payés. Les sbires ou nervis sont aussi des professionnels, mais non recommandables. Voilà toute la différence. En plus, peu importe ce qu'on fait, il faut faire la différence. La notion d'excellence est de rigueur. Je me souviendrai toujours d'une session que j'avais suivie en août 76 avec les Bilenge ya Mwinda de Christ Roi, Kinshasa. Je suis parvenu à déchiffrer et simplifier les détails d'un texte biblique que les jeunes avaient du mal à comprendre. Ces jeunes étaient bons, mais j'avais en tant que grand séminariste, une meilleure expérieuce de la lecture biblique que eux. J'étais du côté des animateurs sans vraiment l'être. J'ai fait la différence. Peu importe la profession qu'on exerce, il faut la maîtriser. Le culte de l'excellence fait partie intégrante du boulot. Si on n'y est pas, il faut cultiver la perfection sans forcément être perfectionniste.

Un homme sans travail ressemble à quelqu'un d'incomplet, un vaurien ou un vagabond. Son temps est élastique. Il y a des chomeurs certes. Je m'en prends aux personnes qui refusent de travailler par arrogance ou vain orgueil. Elles refusent de travailler, mais exigent de bénéficier des fruits du travail des autres. Je m'en prends aux personnes qui tiennent à gagner des milliers de dollars et de fait dénoncent les métiers mal payés. Un salaire vaut ce qu'il vaut, pourvu que j'en arrive pas à voler, détourner l'argent public pour nouer les bouts du mois. Je préférerais toutefois vivre de mon maigre salaire que de voler les fonds du contribuable ou de l'institution où je travaille. Vive le travail. Au travail, les amis! Contrairement aux opinions des mercantilistes, le travail assumé avec probité enoblit.



30 avr. 2024

De retour d'un voyage en RDC

Arrivé le 18 avril 2024, je suis retourné le 26 avril de la RDC via Londres avec Ethiopian Airlines et British Airways. Tout a fonctionné à merveille sur le plan du timing et de la logistique. Mes bagages sont arrivés malgré le surpoids. Contrairement à mes habitudes, je suis parfois contraint à accumuler des choses inutiles qui remplissent mes valises. Et il y a des gens qui ne laissent jamais passer cette occasion. Cela devra changer à l'avenir. Le plus important est ce que j'ai vu et entendu dans ce pays. Si les élections ont été l'occasion de beaucoup de commentaires concernant leur organisation chaotique, les résultats n'en sont pas moins discutables pour certains postes et certaines entités territoriales. Les bureaux des parlements sont constitués. Hier 29 avril, c'était les élections des gouverneurs et sénateurs à travers toute la RDC. Un peu partout, selon les dires, c'était une affaire d'influence et d'argent. Certains patriarches ou autorités morales, comme on les appelles, ont imposé leurs candidats, tandis que l'argent a parlé pour les postes de sénateurs. Il fallait soudoyer à coup des milliers de dollars les élus pour obtenir un poste. Victoire au plus offrant, pas forcément au meilleur. Pendant ce temps, la ville frontalière de Goma est menacée d'être prise par le M23. Sans compter les déplacements massifs et dramatiques des populations dans leur propre pays. Sans eau ni nourriture ni conditions sanitaires convenables. Les mobondos continuent de semer la panique dans les provinces de Kinshasa, du Mayindombe, du Kwilu et du Kwango malgré la signature d'un accord de paix entre les chefs Teke, Yaka et les autorités du pays. L'insécurité des Kuluna sévit toujours et ne cesse de s'étendre dans les villes du pays. Une de mes étudiantes, horrifiée, a vu son neveu de 23 ans devenir "Jamaïcain" ou "Américain". Ce sont des appellations bien connues des Kuluna selon les quartiers qu'on habite. L'autre jour, un ami a dû passer la nuit dans un hôtel faute de rejoindre son domicile avant 22 heures. Une compatriote raconte que la somptueuse villa de son oncle, construite sur les hauteurs du Virunga avec une vue splendide sur le lac Kivu, a été saccagée par les rebelles. Heureusement que son oncle se trouvait en soins aux Etats Unis au moment des faits. Pendant ce temps, on se rue sur les postes à fortes dividences sonnantes et trébuchantes sans qu'on pense à la sécurité des biens et des personnes. Seuls le pactole et le luxe qu'il offre comptent aux yeux de ces aspirants ou confirmés leaders du pays. Et comme pour illustrer la déchéance des valeurs, la tombe de ma mère a failli être spoliée si je n'avais pas eu l'idée d'y aller au bon moment. Aucun respect des morts. On vit, mange, boit, danse, dort, pisse, fait des excréments, sur des tombes des défunts. Voilà où nous en sommes arrivés! Nous Congolais avons l'entière responsabilité de ce qui nous arrive. Nous échouons à tous les niveaux. Le pays n'a pas de paix, et nos forces armées infiltrées jusqu'au plus haut commandement ne réussissent pas à récupérer le territoire perdu, ni à remettre la sécurité dans les zones qu'elles contrôlent. On en entend et en voit de toutes les couleurs. Des histoires de corruptions et des détournements de fonds publics destinés à la guerre ou à la sécurité du pays, qui donnent froid aux yeux. Une impunité alarmante en faveur des malfrats qui saignent les caisses du pays à blanc. Tout le monde se plaint, tout le monde dénonce... mais aucune action palpable ne réalise. Malgré les beaux discours, rien ne s'accomplit dans la sens de la sécurisation du pays. Le pillage des ressources minières prospère, les déplacements et tueries de masse continuent. Un ami politicien m'a clairement dit: "On ne sait pas où va la RDC. On attend, on attend voir." Tel est le triste sort de ce géant RD Congo au pied d'argile, démantelé de ses membres et balkanisés de fait. Levons-nous comme un seul peuple, défendons la terre de nos ancêtres, sans incriminer qui que ce soit. Nous n'avons pas de choix. Pro Patria Mori.  




29 avr. 2024

C’est mon anniversaire

 Oui, c’est bien mon anniversaire aujourd’hui. À toi Seigneur le règne, la puissance et la gloire pour l’éternité. Amen Amen Alléluia! 

29 avril, Ste Catherine de Sienne

Il y a 42 ans je me suis retrouvé à Sienne, et j’ai vu le sarcophage de Ste Catherine dans l’église où elle a été inhumée. C’est elle que je célèbre en réalité chaque fois qu’advienne mon anniversaire. Vive Ste Cathy de Sienne. Cette sainte lutta en son temps pour l’unification de la papauté divisée entre Rome et Avignon. Personnage écouté dans l’église, elle servit ses contemporains avec zèle et dévouement. 

À cette époque je soufflais mes 25 ans soit un quart de siècles. Aujourd’hui, c’est l’autre étape d’une vie pleinement assumée qui se tourne. A la retraite, je lègue une modeste contribution à l’humanité par mes engagements divers. Je plaide pour un monde juste et prosper à travers les centaines et milliers des jeunes que j’ai formé au Zaïre, en Suisse, en Allemagne, en Autriche, et à la Barbade. A travers les chrétiens à qui pendant quinze ans j’ai prêché la parole de Dieu. A travers les témoignages de ceux et celles qui ont bénéficié de ma sagesse et de mes conseils… et aussi ceux et celles à qui j’ai fait du mal ou de l’injuste. Eh oui, c’est la vie. Loin de moi l’idée d’être parfait. 

Je pèse mes mots. Je crois me connaître assez pour dire à juste titre ce que je ressens en ce moment. Mes parents m’ont inculqué des valeurs chrétiennes et humaines que je garde jalousement. Les farfelus ne manquent pas autour de moi, je les connais. Les personnes qui m’apprécient sincèrement existent également. Les fidèles des fidèles sont là: leur amour est indéfectible. Certaines noix de palme se sont décollées du régime, mais la vie continue. Je suis celui que je suis, ce que je suis sans rien retrancher de mes forces et faiblesses. Ma muse Erato n’oublie aucune de mes paroles. À la fleur de cactus paix et joie. 

Occasion propice de présenter tous les miens au Seigneur en ce jour spécial. Je pense à mes parents, frères et sœurs, amis et connaissances, défunts et vivants, qui demeurent à jamais dans mon cœur. Merci pour votre présence dans ma vie.

Coucou spécial à Ngudia Mapasa, Ibangu et Mukawa. C’est votre jour. Nous sommes ensemble. Coucou à tous les autres qui forment la toile emberlificotée de mes relations. Merci! 

27 avr. 2024

Voeux d'anniversaire à JR Mif

Joyeux anniversaire Jean Robert! 

Loué et béni soit l'Eternel notre Dieu en ce jour spécial. Paix, santé et joie. 

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